Mitzic, a vu ses rues s'animer à nouveau à l'occasion de la rentrée scolaire 2024-2025. Les élèves, ont repris le chemin de l'école avec un enthousiasme palpable. Toutefois, derrière cette image d'un retour à la normalité se cachent des défis de taille auxquels les établissements scolaires doivent faire face.
Bien que la rentrée ait officiellement eu lieu, le processus d'inscription est encore en cours dans de nombreuses écoles de la ville. Ce retard est en partie dû à la lenteur administrative et aux difficultés financières des parents, qui peinent à réunir les frais nécessaires. Les chefs d'établissement, quant à eux, font preuve de patience, conscients des réalités socio-économiques locales. « Nous comprenons les difficultés des parents et faisons de notre mieux pour les accompagner », explique le proviseur Jean Verger EFFE.
Cependant, l'enthousiasme de cette nouvelle rentrée est assombri par des problèmes structurels qui persistent d'année en année. Le premier et peut-être le plus crucial est le retard dans l'allocation du budget de fonctionnement par l'État. Ce financement, vital pour la gestion quotidienne des écoles, n'est toujours pas disponible, plongeant les établissements dans une situation précaire. « Sans ce budget, il est impossible de répondre aux besoins de base des élèves et des enseignants », s'inquiète le directeur de l'école Catholique Paterne ONDO NGUEMA.
À ce problème budgétaire s'ajoute l'état alarmant des infrastructures scolaires. Nombre de bâtiments sont en décrépitude avancée, rendant difficile l'accueil des élèves dans des conditions décentes. Les toitures percées, les murs fissurés et les installations sanitaires défectueuses sont autant de défis auxquels les établissements doivent faire face avec des moyens limités.
L'un des enseignants du collège local témoigne : « Nos classes ne sont pas sécurisées. Parfois, il pleut à l'intérieur des salles de classe, ce qui rend l'enseignement quasi impossible. » Cette situation compromet sérieusement la qualité de l'apprentissage et met en danger la sécurité des élèves et du personnel.
Outre les infrastructures, les écoles de Mitzic sont confrontées à un manque criant de matériel pédagogique. Les tableaux sont usés, les tables-bancs insuffisantes et souvent en mauvais état, ne permettant pas à tous les élèves de s'asseoir convenablement. De plus, les outils bureautiques de base, tels que les cartouches d'encre pour les photocopieuses, font également défaut, rendant difficile la production de supports pédagogiques nécessaires au bon déroulement des cours.
Les enseignants, déjà en sous-effectif, doivent jongler avec ces contraintes matérielles tout en essayant de maintenir un niveau d'enseignement acceptable.
La rentrée scolaire à Mitzic, bien que marquée par l'enthousiasme des élèves et des enseignants, met en lumière les nombreuses failles du système éducatif local. Sans une intervention rapide de l'État, le risque est grand de voir cette année scolaire s'enliser dans les mêmes difficultés que les précédentes, au détriment des jeunes générations qui en sont les premières victimes.
@La UNE WOLEUNTEMOISE SEPTEMBRE 2024
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