Le 25 février 2023, une date qui, pour nombre de citoyens du Canton Doum, restera gravée dans les annales locales, le Préfet du département de l'Okano, empêché par des obligations impérieuses, a délégué son secrétaire général afin de superviser les élections destinées à désigner le Président de la forêt communautaire d’Ekouk. Ce village, niché au cœur du département de l’Okano, dans la circonscription de Mitzic, espérait alors une issue pacifique à cette consultation. Néanmoins, ce scrutin fut abruptement suspendu, sous l’injonction impromptue d’un envoyé spécial dépêché par le Préfet, reportant sine die la tenue dudit suffrage.
Or, contre toute attente, le mois d’avril vit l’arrivée inopinée du Préfet lui-même à Ekouk, accompagné d’une délégation officielle. À la stupéfaction générale, ce dernier procéda à l’installation sans équivoque d’un des candidats issus du scrutin avorté. Cette décision, d’une partialité manifeste, fit écho à des choix arbitraires plus dignes d’un potentat local que d’un représentant de la République, dont le Préfet se veut pourtant l’incarnation. Lui-même, lors de maintes allocutions publiques, ne manque jamais de réitérer son allégeance aux principes de droiture et d’impartialité qui régissent sa charge.
Depuis cette installation, que d'aucuns qualifient de soviétique en raison de son caractère unilatéral, le regroupement de villages Ekouk-Engong est plongé dans une guerre fratricide. Les habitants, fils d'une même terre, se divisent sur la légitimité d’un choix qu’ils jugent despotique. Nombre d’entre eux réclament à cor et à cri la tenue d’une élection libre et transparente, refusant de se plier à un acte de cooptation qui, au lieu de relancer le scrutin initialement suspendu, a vu l’avènement d’un individu choisi selon des considérations éloignées des règles établies par la communauté villageoise.
Les conséquences de cette imposition brutale sont aujourd'hui dramatiques : menaces à peine voilées, préméditations sordides et bagarres ouvertes sévissent au sein de ce groupement de villages autrefois paisible. Les tensions s’exacerbent, alimentées par un sentiment d’injustice profond.
Mais le plus désolant dans cette affaire reste l’attitude de certains administrés, qui, au lieu de se conformer aux devoirs et obligations de leur charge, succombent à leurs appétits cupides. Bon nombre de ces personnages, loin de l’idéal de probité attendu, se retrouvent au centre de scandales financiers d’envergure. Depuis l’instauration des forêts communautaires, ils se sont spécialisés dans le favoritisme, plaçant à la tête de ces entités des individus malléables, véritables marionnettes destinées à servir leurs desseins personnels. Ces marionnettes, en retour, versent gracieusement une part des bénéfices obtenus de la gestion de ces terres à leurs bienfaiteurs occultes.
Ce dossier brûlant, loin d'être clos, continuera à alimenter bien des débats. Il convient, en l’espèce, d’inviter l’administration de tutelle à porter un regard rigoureux et scrutateur sur la situation préoccupante qui prévaut dans le regroupement des villages Ekouk-Engong, afin que justice et équité soient rétablies dans cette affaire qui n’a que trop duré.
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