MITZIC OU YAOUNDÉ 2 : La Petite Cité OKANOISE en Péril Face à l'Expansion des Expatriés ?

Publié le 3 octobre 2024 à 02:36

Dans le Woleu-Ntem, la petite ville de Mitzic semble aujourd'hui plus proche de Yaoundé que de Libreville. En plein cœur de la transition politique au Gabon, Mitzic est confrontée à une réalité préoccupante : son tissu économique et commercial est de plus en plus dominé par des expatriés, au grand dam d'une jeunesse locale qui peine à trouver sa place dans cette transformation.

Alors que le Gabon entre dans une nouvelle ère, certaines mentalités au sein de l'administration et des patriotes restent ancrées dans une 

époque révolue, ce qu’on appelle familièrement le "Bongoland", un monde où presque tout était permis. Pourtant, une révolution des esprits s'opère chez les jeunes Gabonais. Ces derniers ont pris conscience de la nécessité de l'entrepreneuriat comme moteur de leur épanouissement et de leur développement. Ce réveil est visible à travers la prolifération de petites et moyennes entreprises (PME) dans diverses régions du pays.

Cependant, cette jeunesse ambitieuse se heurte à une réalité qui freine son élan : l'accès aux locaux commerciaux. À Mitzic, les bâtiments stratégiques et les magasins situés en bordure des trottoirs sont largement monopolisés par des expatriés, un choix délibéré des propriétaires locaux. Plus alarmant encore, la mairie semble favoriser cette situation, attribuant prioritairement des espaces commerciaux aux étrangers plutôt qu'aux nationaux. Un ancien maire de Mitzic avait même déclaré sans détour : « Les étrangers paient mieux que les Gabonais. »

Dans cette ville, ce sont les Camerounais qui contrôlent le secteur des dépôts de boisson, tandis que les rares Gabonais ayant tenté de se lancer dans ce domaine ont souvent été confrontés à des obstacles inexplicables, certains évoquant des pratiques mystiques venues de l'autre côté de la frontière.

Le tableau est encore plus sombre lorsqu'on observe ce qu'est devenu l'ancien aérodrome de Mitzic. Aujourd'hui, ce lieu symbolique est métamorphosé en un quartier à l'image de certains coins de Yaoundé, avec la prolifération de bars et de bordels, parmi lesquels le tristement célèbre "Température", tous entre les mains d'expatriés. Ce 

quartier, autrefois un espace de transit, est désormais un centre d'activité nocturne peu reluisant.

Une question cruciale se pose : comment un pays aussi riche et doté de citoyens si résilients permet-il à des expatriés de devenir les propriétaires fonciers là où des Gabonais devraient être les premiers bénéficiaires ? Des terrains sont cédés définitivement à des étrangers plutôt que d'être loués sous bail, aggravant ainsi la perte de contrôle des ressources locales.

Les autorités vont-elles laisser cette situation dégénérer encore longtemps ? La ville de Mitzic, jadis florissante, semble glisser inexorablement vers une sorte de "rachat" symbolique par les expatriés. Il est urgent que le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) intervienne pour redresser la barre et redonner à Mitzic et à sa jeunesse la place qu'ils méritent dans l'économie locale.


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