Le département de l'Okano, à Mitzic, a récemment été le théâtre d'un épisode révélateur des tensions politiques qui secouent le Gabon. Marlene Fabienne Essola, figure montante de la résistance et symbole d'un Gabon insoumis, y a été confrontée à un boycott orchestré par des soutiens du pouvoir. Cet incident soulève des questions sur l'état de la démocratie et la liberté d'expression dans le pays.
Venue à Mitzic pour un meeting de sensibilisation contre le référendum constitutionnel, Marlene Fabienne Essola espérait présenter aux habitants une alternative concrète et argumentée au discours dominant, qu'elle qualifie de "campagne béni-oui-oui". Pourtant, avant même son arrivée, des obstacles ont été délibérément dressés sur son chemin.
Toutes les demandes officielles adressées aux administrations locales pour obtenir des salles publiques sont restées sans réponse. Les institutions ont fermé leurs portes, un silence administratif lourd de sens qui l’a contrainte à chercher refuge dans une salle privée. Elle a finalement loué un espace à l’Hôtel Bel Air, pensant avoir contourné les embûches.
Mais à peine trente minutes avant le début de la cérémonie, le coup de théâtre survient. Une des propriétaires de l’établissement, ouvertement partisane du pouvoir et soutien déclaré de la campagne pour le "Oui", décide d’annuler la réservation. "Il n’est pas question qu’un discours opposé à notre vision se tienne dans ma concession", aurait-elle déclaré publiquement, assumant pleinement cet acte antidémocratique.
Cet événement, qui s'apparente à une tentative d’intimidation, ne fait que donner davantage de crédit aux dénonciations de Marlene Fabienne Essola. Depuis plusieurs mois, cette activiste tire la sonnette d’alarme sur ce qu’elle considère comme une dérive autoritaire du régime actuel, annonçant une dictature encore plus violente que celle du passé.
L'annulation de la prestation de service à l’Hôtel Bel Air vient renforcer ses arguments : la liberté d’expression est mise à mal et les voix dissidentes sont systématiquement étouffées. Cette situation expose un climat politique tendu où le débat démocratique semble impossible, remplacé par des manœuvres coercitives et des pressions sociales.
Pour de nombreux observateurs, cette affaire illustre les fractures profondes du Gabon. Alors que certains prônent un Gabon pluraliste et inclusif, d'autres s'accrochent à une vision hégémonique où toute opposition est perçue comme une menace.
En dépit des obstacles, Marlene Fabienne Essola reste déterminée. "Ce combat ne concerne pas ma personne, mais le futur de notre pays", a-t-elle déclaré après l’incident. Elle continue de galvaniser les Gabonais en appelant à une prise de conscience collective face aux dérives du pouvoir.
Cette affaire pose une question cruciale : le Gabon est-il prêt à embrasser pleinement la démocratie, ou restera-t-il prisonnier d’un cycle de répression politique et sociale ? Les jours à venir pourraient bien fournir une réponse.
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