Lors de sa dernière tournée provinciale, le Président avait fait une annonce qui avait suscité l’enthousiasme dans plusieurs départements : le lancement officiel de la construction de centres commerciaux CECADO. Ces infrastructures, attendues comme des leviers de développement économique local, étaient promises à plusieurs localités, dont Minvoul et Medouneu. Pourtant, plusieurs mois plus tard, le contraste entre les deux départements est frappant.
À Medouneu, le chantier avance à un rythme exemplaire. Le CECADO est presque achevé et la livraison officielle est prévue dans les jours à venir. Ce département s'apprête à accueillir une infrastructure moderne qui, selon les projections, devrait dynamiser le commerce local et offrir de nouvelles opportunités économiques. Une promesse tenue pour Medouneu, qui bénéficie déjà des retombées positives de ce projet.
Mais à Minvoul, la situation est tout autre. Ici, les habitants attendent encore la pose symbolique de la première pierre. Pas le moindre signe de démarrage des travaux, laissant les populations perplexes et frustrées. Les promesses présidentielles, qui avaient nourri l’espoir, semblent s’éloigner jour après jour, plongeant Minvoul dans une attente interminable.
Cette situation soulève de nombreuses questions. Où se situe réellement le problème ? Les fonds ont-ils été débloqués pour Minvoul, ou un obstacle administratif ralentit-il l’exécution du projet ? Les populations locales, lassées d'attendre, demandent des réponses claires. "Vous n’allez pas nous dire que Josué n’a pas sorti l’argent. Les moyens ont été annoncés, mais nous ne voyons toujours rien", s'indignent les habitants, dont la patience est mise à rude épreuve.
Il est difficile de ne pas percevoir une forme d’injustice dans cette inégalité de traitement. Pourquoi Medouneu avance-t-il à grands pas tandis que Minvoul semble relégué au second plan ? Cette frustration dépasse le simple cas du CECADO. Pour beaucoup, Minvoul donne l’impression d’être systématiquement le "fusible" des projets gouvernementaux, celui qui subit les retards et les reports.
Le sentiment général à Minvoul est celui d’un département abandonné, où le développement semble toujours repoussé à plus tard, un "éternel retour" qui fait penser à une attente quasi messianique. "Le développement de Minvoul, c’est comme l’arrivée de Jésus-Christ. On en parle, mais on ne le voit jamais arriver", déplore un habitant. Ce fatalisme ironique masque une colère réelle face à un sentiment de marginalisation.
Malgré des réticences initiales, la population de Minvoul avait accepté le projet CECADO, voyant en lui une opportunité de dynamiser le département. Mais même pour livrer ce projet, il semble que tout soit un problème. Les habitants demandent des explications et, surtout, des actions concrètes pour rattraper ce retard inexplicable.
À ce stade, les habitants de Minvoul ne demandent pas de nouvelles promesses, mais des résultats. L’attente prolongée a érodé la confiance dans les annonces officielles. "Cette fois-ci, il faudrait vraiment qu’on nous dise à quel niveau ça bloque", lancent-ils comme un appel à la transparence. Si des obstacles existent, ils méritent d’être expliqués clairement pour que des solutions puissent être trouvées.
En attendant, Minvoul regarde avec envie et frustration la progression de Medouneu, espérant que ce projet, promis par le plus haut sommet de l’État, finira par voir le jour dans leur département. Car pour eux, plus qu’un centre commercial, le CECADO représente une promesse de développement qui ne devrait pas être différée indéfiniment.
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