Établissements du Premier Degré dans le Département du Ntem : Un Bilan Désolant

Publié le 20 janvier 2025 à 12:34

La situation des établissements primaires dans le département du Ntem, notamment dans la commune de Bitam, offre un contraste saisissant. Si les parents d’élèves résidant à Bitam peuvent se réjouir de la relative ouverture des douze établissements primaires (sept publics et cinq confessionnels), le tableau global reste sombre. Ces écoles fonctionnent malgré de graves carences en infrastructures : absence de sanitaires, toitures abîmées, salles de classe vétustes, et des cours envahies par les hautes herbes. L’absence de clôtures expose ces établissements à des empiètements par les riverains, tandis que l’éclairage et l’eau potable demeurent des luxes rares.

Une enquête menée au sein du département révèle une situation critique : près de la moitié des établissements primaires et pré-primaires sont totalement abandonnés. Les informations recueillies restent partielles en raison de l’enclavement des routes, ce qui limite l’accès à des données actualisées et fiables. Cependant, le constat est clair : les disparités entre les écoles situées le long de la route nationale 1 et celles en dehors de cet axe sont flagrantes.

Les établissements le long de la route nationale, tels que l'École Privée Catholique d’Eboro ou l'École Publique de Messang, ont repris leurs activités pour l’année scolaire 2024-2025, malgré l’absence de plusieurs enseignants. Les problèmes d’entretien persistent, et les conditions de logement des enseignants sont souvent précaires, comme en témoigne le directeur de l'École Publique de Meyo Kye, contraint de louer un logement.

Dans les zones éloignées, la situation est encore plus dramatique. De nombreux établissements, tels que ceux des villages Neb, Ngozock, Mbo’o, et Woumou, sont complètement fermés, parfois depuis des années. L'école publique de Mvane est un exemple frappant où la végétation a repris ses droits, rendant l'école méconnaissable depuis la route.

Dans ces zones reculées, les enseignants en poste affrontent des conditions extrêmement difficiles pour percevoir leurs salaires ou simplement se rendre à leur lieu de travail. L’exemple du village Akame Ebang est éloquent : un seul enseignant assure les cours, et sa présence est le fruit de démarches personnelles auprès des autorités pour rester dans son village natal.

La principale cause de cette situation est la dégradation du réseau routier départemental, certaines portions de routes n’ayant pas été entretenues depuis plus de vingt ans. Les

conséquences sont multiples : un exode rural massif, avec des familles forcées de s’installer en ville, et des écoles en ruine, où les investissements publics sombrent dans l'oubli.

Malgré ce sombre tableau, les populations du Ntem gardent espoir. Elles attendent avec impatience la réfection des routes et la réhabilitation des écoles, indispensables pour redonner vie à ces localités. Les pouvoirs publics sont appelés à prendre des mesures urgentes pour sauver l’éducation des enfants du Ntem, véritable avenir du pays.

Ce bilan désolant appelle à une mobilisation générale pour redresser la situation et offrir à chaque enfant du Ntem l’accès à une éducation de qualité.


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